Le Musée des Beaux-Arts de Berne (Kunstmuseum en allemand) a été fondé en 1879 et il est considéré comme le plus ancien musée de Suisse.
Aujourd'hui, son bâtiment se trouve à cinq minutes à pied de la gare de la capitale suisse.
Le musée est de style néo-Renaissance et fait écho à celui du Palais fédéral qui se situe pas loin.
Pour avoir des exemples de comparaison, en bas vous trouverez des photos de la façade du musée des Beaux-Art de Berne (1), de la façade du Palais Fédéral de Berne (2) et du Palais du Rhin à Strasbourg (3), qui illustre le style néo-Renaissance allemand.
La couleur distinctive du Kunstmuseum de Berne est un bleu vif, reconnaissable depuis l’extérieur. Ici on trouve des drapeaux qui capturent l’attention des passants avec des courtes phrases sur les expositions actuels.
Je trouve très efficace la décision d’adopter une couleur qui se trouve à plusieurs reprises dans le bâtiment ou dans le site web du musée, pour donner à l'institution une image moderne et positive avec peu d'effort.
Une installation lumineuse, oeuvre de l'artiste Nakis Panayotidis est fixée sur la façade du musée depuis novembre 2014. VEDO DOVE DEVO, trois lettres qui signifient « Je vois là où je dois (voir) ».
Après avoir observé la belle façade, pour moi est arrivé le moment de rentrer dans le musée.
Une ambiance plutôt sombre m'accueille et un membre du personnel m'indique la billetterie qui se trouve à ma droite.
Ici je reçoit un petit badge en plastique qui montre à la surveillance que j'ai le droit de visiter tout le musée.
Je reçoit également un plan du musée qui se divise de la manière suivante : le vieux bâtiment qui accueille trois exposition réparties entre le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage ainsi que la nouvelle structure annexe qui se compose d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage.
Voilà ce qui dit l'institution à propos du bâtiment du musée :
Une ambiance plutôt sombre m'accueille et un membre du personnel m'indique la billetterie qui se trouve à ma droite.
Ici je reçoit un petit badge en plastique qui montre à la surveillance que j'ai le droit de visiter tout le musée.
Je reçoit également un plan du musée qui se divise de la manière suivante : le vieux bâtiment qui accueille trois exposition réparties entre le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage ainsi que la nouvelle structure annexe qui se compose d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage.
Voilà ce qui dit l'institution à propos du bâtiment du musée :
"Vingt ans après son inauguration, l’édifice fondateur fut jugé insuffisant au regard de l’accroissement rapide de la collection. À partir de 1932, une extension fut mise en chantier sur une parcelle de terrain disponible à l’est du bâtiment. L’architecte Karl Indermühle, qui décéda en 1933 au cours des travaux, et son successeur Otto Salvisberg conçurent une aile latérale moderne, dans le style de la nouvelle objectivité, adossée au bâtiment Stettler. Inaugurée le 29 février 1936, elle offrait des murs blancs sans décor, éclairés à l’étage supérieur par une verrière – une architecture idéale pour l’art contemporain qui n’y fera toutefois son entrée qu’ultérieurement."Texte intégral disponible sous le lien suivant :
https://www.kunstmuseumbern.ch/fr/service/qui-sommes-nous/organisation_0/histoire_0-2218.html
Quand je suis allée visiter le musée, au début du mois de février 2020, les expositions étaient organisées de la manière suivante :
- Sous-sol : exposition permanente qui présente la collection du musée à travers ses fleurons. Ici vous pouvez trouver des chefs d'oeuvre de Cézanne, Picasso et Matisse. Une liste actuelle des œuvres présentées dans la collection du Kunstmuseum de Berne est disponible sous le lien suivant :
https://www.kunstmuseumbern.ch/app/kmb/action/counterproxy/200204_werkliste-sammlung.pdf?id=1536
- Ancien bâtiment, rez-de-chaussée : exposition temporaire dédiée aux œuvres des amis (Freundeswerke). Le but de l'exposition est de fêter le centième anniversaire de l’association des amis du Kunstmuseum de Berne. Telle association se charge d'agrandir la collection du musée avec l'achat d’œuvres d'art depuis un siècle. L'espace expositif est composé d'une grande salle qui se développe en longueur et en hauteur ainsi que de deux vestibules aux extrémités de cette salle et d'une salle attenante de taille moyenne.
Cette division de l'espace est plutôt statique, mais garde encore du potentiel.
- Ancien bâtiment, premier étage : début février, j'ai pu visiter une exposition temporaire dédiée à l'artiste Johannes Itten. À l'occasion de l'année Bauhaus 2019, le musée a decidé de célébrer un artiste suisse, qui a beaucoup réfléchi sur le mouvement Bauhaus, qui venait de naître. Le cœur de l'exposition était constitué des journaux d'Itten. Ayant fait l'objet de nouvelles recherches, ils ont été exposés ici dans une ampleur sans précédent.
- Nouveau bâtiment, rez-de-chaussée et premier étage : nous voici enfin à mon exposition préférée de cette visite du Kunstmuseum de Berne.
Le nouveau bâtiment est consacré à une exposition appelée "Tout se disloque. L'art suisse de Böcklin à Vallotton".
Maintenant le musée est fermé à cause des restrictions dus au coronavirus qui circule dans le monde entier. Mais à sa réouverture, vous retrouverez encore cette exposition, qui restera en place jusqu'au 20 septembre 2020.
La commissaire Marta Dziewanska et le co-commissaire Etienne Wismer ont choisi le titre de l'exposition en s'inspirant d'un poème de William Butler Yeats de 1919. Ci-après le texte du poème traduit de l'anglais par Yves Bonnefoy.
LE FAUCON NE PEUT PLUS ENTENDRE LE FAUCONNIER
Tournant, tournant dans la gyre toujours plus large,
Le faucon ne peut plus entendre le fauconnier.
Tout se disloque. Le centre ne peut tenir.
L’anarchie se déchaîne sur le monde
Comme une mer noircie de sang : partout
On noie les saints élans de l’innocence.
Les meilleurs ne croient plus à rien, les pires
Se gonflent de l’ardeur des passions mauvaises.
Sûrement que quelque révélation, c’est pour bientôt.
Sûrement que la Seconde Venue, c’est pour bientôt.
La Seconde Venue ! A peine dits ces mots,
Une image, immense, du Spiritus Mundi
Trouble ma vue : quelque part dans les sables du désert,
Une forme avec corps de lion et tête d’homme
Et l’oeil nul et impitoyable comme un soleil
Se meut, à cuisses lentes, tandis qu’autour
Tournoient les ombres d’une colère d’oiseaux…
La ténèbre, à nouveau ; mais je sais, maintenant,
Que vingt siècles d’un sommeil de pierre, exaspérés
Par un bruit de berceau, tournent au cauchemar,
– Et quelle bête brute, revenue l’heure,
Traîne la patte vers Bethléem, pour naître enfin ?
Autre point de départ pour la conception de cette exposition est un texte de Freud publié en 1917 où le père de la psychologie parle des trois humiliations subies par le narcissisme humain. Une est cosmologique, survenue quand l'homme a découvert que le monde n'était pas au centre de l'univers. La deuxième est biologique, apparue après les études de Darwin qui montraient que l'homme n'est pas fait à l'image de Dieu. La dernière est psychologique, due à la découverte de l'inconscient qui démontre que l'homme ne pourra jamais gérer son univers intérieur.
L'exposition "Tout se disloque", à la lumiere de ce texte de Freud, veut enquêter sur la réponse artistique de l’époque (XIXème et début du XXème) à ces trois humiliations. Comment les artistes suisses interprètent et expriment l'éloignement du monde de l’être humain ?
La contrainte choisie par les commissaires de l'exposition est de montrer uniquement les œuvres qui appartiennent déjà à la collection du Kunstmuseum de Berne.
Le résultat est une nouvelle façon d’apprécier de nombreux chefs-d'oeuvre avec une clé de lecture originale et très suggestive.
J'ai aimé chaque partie de cette exposition, j'ai marché dans les douze salles qui lui sont dédiées avec les yeux grands ouverts et le cœur émerveillé par les choix artistiques opérés.
Je vous laisse le plaisir de découvrir l'exposition et le reste du musée, en espérant qu'il rouvrira rapidement ses portes.
Entre temps, le Kunstmuseum de Berne a changé deux exposions temporaires. Vous y trouverez donc une exposition monographique dédiée à l'ariste Teruko Yokoi et une autre consacrée à l’artiste ghanéen El Anatsui, considéré l'artiste contemporain le plus connu d'Afrique.
Merci à cette institution si impliquée dans la transmission de l'art du monde, à travers ses expositions, sa conservation, ses événements, ses recherches et ses prêts.
Site web du musée, disponible sous le lien suivant : https://www.kunstmuseumbern.ch/fr/
Je vous parle d'une importante question qui a chamboulé le Kunstmuseum de Berne, dans cet article https://arghiroculture.blogspot.com/2017/11/collezione-gurlitt-berna.html (en langue italienne).